Les songes du fantôme
Pour parler de l'album d'Opeth
intitulé Ghost Reveries, j'avais d'abord envi
d'afficher en gros la jaquette de l'album. Non seulement elle est
sublime, une habitude avec ce groupe, mais elle représente
superbement l'ambiance générale de l'album. Tiens,
dorénavant tous les articles que je ferais sur les disques d'
Opeth commenceront par la jaquette de ceux ci. Si un détail
important est souvent négligé par nombre de groupe de
Metal, c'est bien celui de la réalisation de la jaquette.
Celle ci est pourtant à mes yeux la partie indispensable à
réussir pour garantir non seulement à captiver
l'auditeur mais aussi à lui permettre de pénétrer
dans notre monde. Ne regardent on pas la pochette d'un album en
l'écoutant pour la première fois ? C'est d'autant plus
important de nos jour de ce démarquer avec une œuvre
graphique originale en guise de jaquette puisqu'il semblerai que
désormais la mode, en ce qui concerne la musique populaire en
tout cas, soit de foutre sa tronche en gros plan sur son album. Mais
ceci est une autre histoire...
Parlons de Ghost Reveries.
Quelle claque, mais quelle claque !! C'est dur de se relever après
avoir subit la baffe monumentale que nous assène cet album
tout simplement génial. Bon vous êtes prévenus je
ne vais en dire que du bien par la suite (ou preque).
Commençons
par le commencement. Ghost of Perdition entame les hostilités.
Pour ma part, lorsque je découvre un album de Metal
progressif, je m'attend rarement à être cloué au
mur dès la première chanson. Ici les 10:27 que dure la
première piste laisse augurer du meilleur, du grand Opeth.
Le début est brutal, avec gros riff et grunt en folie. On note
une forte présence du synthé, joué par Per
Wiberg, engagé depuis Ghost Reveries dans le groupe
en tant que titulaire.
Ceci pour le meilleur puisque les
compositions n'en sont que plus profondes. S'en suit une partie
acoustique tout à fait envoutante, typique des Suédois,
avec un chant fantomatique dont on retrouvera la mélodie à
la fin de la chanson pour une conclusion épique. A 4:10, la
chanson repart sur un riff suffoqué et un chant cristallin
sublime pour monter en puissante grâce à des riffs plus
impressionnants d'ingéniosité les uns que les autres.
Bref pour une première chanson cela fait beaucoup à
digérer mais qu'est-ce que c'est bon !
The Baying of the
Hounds poursuit la tendance. Long, fort et intense. On peut voir
5 parties dans cette chansons, qui sont alternativement brutales et
douces. On assiste à un vrai festival d'alternance au niveau
sonorités et ambiances, Akerfleldt à l'aise aussi bien
en grunt qu'en chant doux ou clair.
Beneath the Mire est
une chanson assez dure à digérer tellement les riffs
sont nombreux. Malgré sont penchant brutale, cette composition
comporte un passage calme de toute beauté avec un solo très
inspiré démontrant encore les qualités
techniques du groupe.
Si certains n'apprécies guère
Atonement à cause d'un certain manque de punch, je la
trouve parfaitement placée au sein de l'album. En effet cette
chanson constitue une oasis de plénitude, bourrée de
sonorités orientales et de petits effets au niveau de la voix
et du synthé. Superbe musique atmosphérique à la
sauce Opeth.
Composition Metal magistrale s'il en est,
Reverie/Harlequin Forest propose des riffs tranchants toujours
plus mélodieux et péchus. Comme dans toutes les
chansons précédentes, la batterie est impériale.
Tant puissant que musical, ce Martín Lopez joua un rôle
magnifique tout au long de sa carrière parmi Opeth. Son jeu de
cymbale et ses rythmes toujours recherchés constituent un
atout majeur pour Ghost Reveries.
Hours of Wealth
est pourtant une chanson entièrement sans batterie. Les arpège
de guitares électrique et sèche sont accompagnés
par une basse profonde et un synthé des plus aériens,
créant une atmosphère unique. Vient alors le chant
clair de Mikeal. Mêlant paroles poétiques et lignes de
chant frissonnantes, son intervention laisse la place à un
solo de guitare très posé en son clair. Jazzy.
The
Grand Conjuration. Retenons bien ce nom, car c'est probablement la
chanson la plus sombre que nous ait jamais proposé Opeth. Un
riff dévastateur ultra-glauque s'installe et ne nous lâchera
plus durant tout la chanson, créant une atmosphère
oppressante. Le chant chuchoté et les diverses voix susurrées,
fantomatiques, venant de nul part ne font que renforcer cette
sensation. Au chant grunt puissant et profond d'achever notre voyage
au royaume des ténèbres. Gotique à souhait,
cette composition ne plaira pas à tout le monde. Mais après
l'avoir détester, je ne peux plus imaginer Ghost Reveries
sans cette pièce maîtresse qu'est The Grand
Conjuration.
Une fois n'est pas coutume, cette album des
Suédois s'achève sur une note de douceur, avec
Isolation Years. Cependant qui dit douceur ne veut pas dire
gaieté. En effet cette chanson est triste et mélancolique
à souhait, comme sait si bien le faire ces génie du
Nord. Sont au programme synthé, basse et guitare le tout
accompagnant la voix clair de Mike.
Une superbe conclusion en
somme.
Cet album est pour moi une superbe réussite, marquant à la fois l'arrivée de Per Wiberg et le départ du guitariste Peter Lindgren. Tout en continuant d'évoluer dans leur musique, les musiciens Opeth restent tout de même fidèles à eux même en conservant cette touche de mélancolie et de complexité chères aux fan du groupe.
Ce que je préfère chez eux est surement le fait que lorsque l'on me demande quel genre de musique c'est, je ne peux que répondre " Metal-death-progressif-folk-jazzy-atmosphèrique-mélancolique-émotionnel " !
Yann